Herman décrit dans son œuvre un monde violent et soumis à la compromission et la corruption politique. C'était le temps de Sarejevo et de ses snipers. La scénographie s'ouvrait sur la reconstitution d'un univers bureaucratique et débouchait sur une représentation de Boutros Boutros Galli, émergeant dune part de gruyère géante et plus préoccupé à discourir avec ses amis, qu'à jeter un coup d'œil sur l'ancienne Yougoslavie… à Partir de cette porte symbolique, le public débouchait sur une cage à rapaces provenant de la série « Jeremiah », qui donnait elle-même accès à trois mondes… Un monde de sang, un monde de lumière et un monde d'obscurité qui conduisait à une partie très sombre évoquant la répression. Ce monde débouchait sur un couloir de prison où palpitaient des lumières rouges indiquant un danger.
Un monde de rêve de la série « Nic » succédait à ce chaos. S'inspirant d'une séquence de la série, dans un aquarium un poisson rouge vivant évoluait dans son bocal et projetait des ombres sur les murs de l'installation. L'image du poisson et les miroitements de l'eau se déformaient et se transformaient comme dans les rêves de Nic. On débouchait ensuite dans la série « Les tours de Bois Maury », dans un univers fait de murailles évoquant un château fort, puis dans un univers marin pour la série « Bernard Prince ».
A chaque étape, étaient présentées les planches des séries correspondant à l'évocation de ces mondes. Toute l'exposition était illustrée par une bande sonore reprenant des évènements extraits des images : bruit de foule, salve de mitraillette, cris de rapaces, bruits de moteurs, flûte évoquant le rêve, bruits de bataille, cris de mouettes etc…
1996-"Hermann" Scénographie pour le Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême. Musée des Beaux Arts